En franchissant le seuil de l’année 2023 – que je vous souhaite excellente – j’ai compté, les prochaines élections municipales étant programmées pour le mois de mars 2026, que nous étions à la moitié de notre mandat. D’ici là, nous continuerons d’assumer nos fonctions d’élu.e.s, avec le même engagement et la même envie.
Parmi ces fonctions, celle de Maire est à part. C’est en effet un rôle qui suscite nombre de responsabilités et de tâches différentes.
Je profite donc de ce moment charnière pour me poser un instant et faire un bilan personnel de mi-mandat.
Mon premier sentiment est une grande fierté. Celle d’avoir réussi à tenir nos engagements vis-à-vis de l’aspect participatif de notre liste citoyenne. Ce n’est pas une fierté personnelle mais plutôt une marque de respect pour toutes et tous les membres du groupe de coordination municipale. Arrivés à mi-mandat, je peux affirmer que notre travail porte ses fruits. Non seulement, nous gérons la commune avec sérieux mais nous avons réussi à appliquer une méthode de fonctionnement unique et remarquable tant au niveau local que national.
La nouvelle mairie d’Aix-en-Provence nous a récemment appelé pour s’en inspirer ; la mairie de Poitiers (participative elle aussi) entretient des relations étroites avec nous afin d’échanger pour gagner en efficacité ; Madame Claire Hédon, défenseure des Droits nommée par le Président de la République est venue assister à une réunion de coordination, nous a encouragé dans notre action en prodiguant quelques conseils utiles…
D’un point de vue personnel, je trouve que dans le quotidien, ce n’est évidemment pas si simple.
Le temps municipal est un temps long alors qu’il y a de nombreuses urgences, la réalisation des projets est un parcours compliqué, les dissensions au sein du village sont préoccupantes et on n’arrive pas toujours à satisfaire tout le monde. Je me sens parfois désemparé de ne pas trouver la solution adéquate à chaque problème. Mes insomnies et mes cheveux gris en sont la preuve mais je ne suis pas seul à porter ces difficultés, je me sens bien entouré par mes adjointes et l’équipe de salarié.e.s municipale.
Bien sûr, ce rôle de Maire a changé beaucoup de choses. Je m’investis pleinement dans cette fonction au point parfois de délaisser mon activité professionnelle d’auteur-photographe, je ne suis pas tout le temps en mairie mais la charge mentale est énorme et je réfléchis et travaille beaucoup en dehors de mes temps de présence en mairie.
Bien sûr, le regard des habitants a changé, plus de respect, plus de défiance également. Mes copains sont devenus des administrés et la casquette de Maire ne s’enlève jamais, même le week-end, même en soirée.
Bien sûr, un sentiment de solitude vient parfois me rappeler avec nostalgie le temps où je pouvais circuler dans le village de façon anodine, voire anonyme.
C’est le revers d’une médaille parfois lourde à porter.
Mais j’assume. Je sais pourquoi je me suis engagé et j’irai au bout avec passion, détermination, respect de l’autre et des institutions, avec dévouement et empathie.
Depuis trois ans, je tente de fédérer davantage, de créer du lien, de faire baisser les clivages en étant à l’écoute, attentif et disponible. Je vous pousse, ou plutôt, je NOUS incite à hausser notre niveau de solidarité envers les autres, à nous respecter davantage. Il reste du travail c’est vrai, mais j’ai bon espoir. Les contacts se nouent ou se renouent, de plus en plus de personnes s’investissent réellement au sein des commissions, quelques projets aboutissent et Vaour est encore un village qui, de par son originalité, sa population et sa géographie, reste un lieu où il fait bon vivre. Cela ne fait aucun doute que l’équipe municipale a contribué à ce « bien-vivre ensemble » ne serait-ce qu’un petit peu mais c’est à vous que nous devons rendre hommage car c’est vous qui, de par vos actions et votre comportement, influez sur la vie du village.
Pour finir ce bilan très personnel, je tenais à vous exprimer que je n’ai d’autre ambition que de bien faire mon travail, de représenter chaque habitant.e et de me démener pour améliorer le quotidien de tous. Mes rêves sont grands pour le village, aucunement pour ma carrière en politique.
Je suis par moment très préoccupé de ressentir une grande détresse chez certain.e.s habitant.e.s de Vaour, de constater le non respect des biens communs, que la délation a baissé mais n’a pas complètement cessé, mais je, nous, ne baissons pas les bras et continuons de chercher à aider.
J’espère que d’ici 2026 l’on pourra encore compter mutuellement les uns sur les autres, que la participation des habitants s’amplifiera et que nous résisterons, ensemble, au contexte géopolitique tendu.
Bonne lecture de la nouvelle édition des Échos de Vaour à laquelle ont participé bon nombre de forces vives que je remercie de tout coeur. Encore la preuve que l’engagement individuel et collectif provoque de belles choses et que nous disposons d’un éventail de compétences énorme, qu’il faut encore alimenter.
Et vous ? Qu’avez-vous à apporter à la commune ?
On en parle au prochain Café-Citoyen ?
À bientôt…
Jérémie Steil